Page:Chamberlain - Richard Wagner, sa vie et ses œuvres, 1900.djvu/195

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influences néfastes, qui suffiront à nous rouvrir « le paradis aujourd’hui perdu, et retrouvé, alors, d’une manière consciente ».

Dans nos recherches sur les idées politiques et philosophiques de Wagner, nous avons eu à lutter avec une difficulté réelle : c’est que ces idées n’ont été énoncées qu’à titre de développements accessoires, à propos d’écrits relatifs à d’autres objets. Il nous a fallu les rechercher dans ces écrits, très nombreux, et dans les lettres de Wagner, ce qui nous rendait très malaisé d’en extraire des lignes précises, permettant une synthèse nette et complète, puisque nulle part le maître ne s’était livré à une exposition systématique de ses idées.

Ici, dès qu’il s’agit de la doctrine de la régénération, cette difficulté n’existe plus, car la doctrine en question fait l’objet de toute une série d’opuscules et est formulée avec une clarté telle qu’il semble que nous ayons devant nous de solides assises, rendant facile une exposition abrégée de pensées qui se suivent et se lient dans une unité indiscutable. Mais là se dresse un nouvel obstacle : dans cette doctrine pratique de la régénération, la philosophie et la religion ont une si grande part, que à ne les point considérer, on ne risquerait de défigurer la pensée de Wagner. Mais si, à côté de la doctrine pratique de régénération, nous faisons entrer en ligne de compte ces autres éléments, alors nous nous trouvons en présence de trois doctrines, l’une, pratique, l’autre, philosophique, la troisième, religieuse. Et chacune de ces doctrines diverses, d’une part, suppose les deux autres, de l’autre, semble les contredire sur plusieurs points fort importants !

Prenons pour exemple la doctrine philosophique de la régénération.