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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/122

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96 VOYAGE DANS L'EST

« Rien de plus triste que ma vie du soir, rien de plus occupé que ma vie du matin. Le soir je n'ai guère le cœur d'écrire autre chose que mes notes de voyage et le matin je fais mon métier de commis voyageur ' ».

Cela ne l'empêchait pas de s'occuper de son ami, car il ajoute dans la meme lettre :

« ...Je reçois une lettre d'Hiypolyte qui m'écrit aussi que votre affaire est arrangée. Je souhaite que vous voyant du foin dans vos bottes vous ne disiez pas quelque chose de grave à votre g al que j'ai vu bien rageur en par- lant de vous... »

De Strasbourg, il poussait jusqu'à Aix-la-Chapelle, d'où il adressait à son confident habituel la lettre sui- vante :

« Aix-la-Chapelle, 3 juillet [1836],

« Il faut que je vous conte, mon cher ami, le succès du système depuis quinze jours que je suis in partibus infidelium. Faute de savoir la géographie, j'ignorais que Wiesbaden fût très prés de Mayence. Il y a des eaux minérales et les accompagnements ordinaires, roulette, trente et quarante. Figurez-vous au milieu d'un jardin délicieux, en face d'un lac en miniature, un salon de éo pieds de haut, 120 de long, 40 ou 50 de large, colonnes de marbre, dorures, sculptures, tout cela riche et de bon goût. Au milieu une roulette, et dans un salon voisin une table de 30 et 40. Il n'y avait pour jouir de ces merveilles qu'une soixantaine d'anglais et d'alle-

1. Sept hltiesde Mérimée à Stendhal, p. 45.