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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/132

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106 NOTES SUR TROSPIIR MÉRIMÉE

logique, écrit-il au ministre, il v a peu de villes plus insignifiantes que S' Flour. En dehors de l'église sans aucune ornementation, et dont la façade manque tout à fait de noblesse, on ne trouve que quelques maisons de la Renaissance. » Aussi ne s'y amuse-t-il pas beaucoup, quoiqu'il admire fort les environs. Il écrit à son ami Requien ', le 5 juillet 1837: « si le plus admirable paysage du momie vous tente, si vous n'avez pas peur des cheveux dans la soupe (l'usage, ici, n'est pas de les servir dans des assiettes séparées), surtout si vous avez pitié d'un malheureux qui a le spleen, venez herboriser avec moi. Vous verrez quantité de fleurs magnifiques, vous verrez des basaltes à foison, vous aurez des coquilles antédiluviennes, j'espére. Tout cela, les cheveux exceptés, doit vous tenter. Je ne trouve rien à redire à l'Auvergne sinon son exécrable saleté; mais je commence à devenir un peu cochon moi-même et partant moins délicat sur cette matière. Je serai après-demain au Puy, où je res- terai, et dans les environs, 8 jours. De là, je me mettrai en route pour Clermont à petites journées... »

Le lendemain, il était à Brioude 2 . S f -Julien lui parut une « église byzantine d'un grand caractère, bien que tristement altérée par des réparations modernes et, plus tristement encore par le vandalisme révolutionnaire ». Les chapiteaux l'intéressèrent, particulièrement celui qui représente un diable à tête de taureau étranglant deux joueurs de harpe, « avertissement charitable donné à messieurs les jongleurs ennemis naturels des ecclésias-

1. Revue de Paris, loc. cit., p. 245.

2. Notes, etc., p. 197-211.