I46 NOTES SUR PRÛSPER MÉRIMÉE
De même pour le menhir de Peyrelongue, entre S. Sever et Agenaux :
« La divine providence qui veille sur les antiquaire s mit sur ma roule un fort beau menhir que je ne m'atten- dais guère à trouver là. Si vous étiez celtomane vous prendriez feu sur les cavités bizarres que vous remarque- rez vers la base de la pierre. Calmez-vous. C'est un grès tendre qui se décompose de la sorte à l'air. Si vous me demandez pourquoi cette pierre se trouve là, je vous répondrai avec mon postillon qu'une femme la portait à Dax dans son tablier, lorsqu'elle fit rencontre d'un beau jeune homme qui lui demanda où elle la portait ? — A Dax. — Et pourquoi ne dites-vous pas : Si Dieu plaist? — La femme qui parait avoir eu une grande indifférence en matière de religion répondit : « Si Dion pht\ noun platz lo pourtaré-io à Dax. » Alors le jeune homme que l'on sut depuis être le bon Dieu en personne fit le signe de la croix, et la pierre devint si lourde que la femme fut obli- gée de la laisser là. Elle a environ 4 m. 20. Je ne vous conte cette histoire, qui n'est peut-être pas exacte, comme dirait le Constitutionnel, que parce que les pierres de cette nature ont coutume d'être portées ainsi en tablier. » '
Mérimée était trop près de l'Espagne 2 pour n'y pas aller : il franchit donc les Pyrénées, et y passa une partie
1. A Vitet. Mérimée y a joint un croquis de ce menhir.
2. Le 22 août il écrivit à M. Allart pour le prier de lui acheter à Paris une bague pour une belle dame, qui pourrait bien être M me de Montijo. Cette lettre de 4 pages in-4o, a figuré sur le catalogue Trémont, suppl., vente du 16-février 1853, n° 840, et sur un catalogue du 17 novembre 1876, n° 191.
