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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/177

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VOYAGE EN GRÈCE I 5 I

reçoit la réponse. Vous me dites que je vous ai fait des reproches et vous me laites une page de justification, c'est votre mot. Je n'admets pas que je vous aie fait des reproches. Cela n'en vaut pas la peine. (Ici cinq lignes effa- cées d'une encre 1res noire, qu'il nous a été absolument impos- sible de lire sur l'original.')

« J'ai reçu votre lettre en Espagne où je suis allé passer quelques mois chez de bons amis, et j'y ai retrouvé quelque jeunesse, que j'ai bien vite perdue en rentrant à Paris, il y a un mois, au milieu de l'hiver et d'un gâchis politique et moral presque aussi sale que la révolution dont j'ai été témoin à Madrid. Vous me paraissez ennuyé de vos Albanais, bien que vous y soyez £*ÀG<a7::oTaTo;. — On m'a donné ce titre aussi en Corse, à Cargise, canton habité par une petite colonie de Spartiates, et au lieu de m'écrire vous ils mettent to (koxoxvriTÔv tïjç eucspsiaç <rou àyaXaa. Ce qui est un peu amphigourique. Vous me pro- mettez des chansons clephtiques et je m'en promets un grand régal. Mais il est impossible qu'il n'y en ait pas d'albanaises. Il n'y a pas au monde un peuple qui ne chante. Le peuple français le plus prosaïque de tous a cependant Malbrouk et bien d'autres chants de la même force qu'il serait très intéressant de publier si notre grande nation n'était pas plus connue que celle que vous embel- lissez de votre présence. Donc si vous n'avez pas le cou- rage d'apprendre vous même l'Albanais et de publier une grammaire, un dictionnaire et une anthologie schype, vous devriez cependant vous faire donner des traductions des chants populaires de Janina et autres lieux.

« Je ne suis pas fort en géographie, et peut-être vous moquerez vous de l'idée que j'ai que l'ancienne ville de