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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/199

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XI LA MORT DE SHARPE

L'année 1843 commença mal pour Mérimée : son ami Sutton Sharpe tomba malade. Par les deux lettres sui- vantes adressées à Mareste il le met au courant de cette maladie :

« Mon cher ami,

« La nouvelle n'est que trop vrai (sic). C'est samedi il y a 8 jours que Sharpe a été frappé d'une paralysie qui parait lui avoir ôté en partie l'usage du bras droit et lui a rendu la parole difficile. Son frère qui a écrit à M. Para- vey ne dit pas si son intelligence est affectée. Il dit seu- lement qu'il est calme et qu'il garde le lit, que les méde- cins ont déclaré qu'à moins de circonstances très heu- reuses, ils n'ont pas d'espoir que son état s'améliore d'ici à quelque temps. Je ne sais pas de quelle date est cette lettre que je n'ai pas vue. J'écrirai demain à M. Samuel Sharpe pour lui demander des nouvelles. S'il croyait qu'en allant passer huit ou dix jours auprès de lui à Londres, je puisse lui faire du bien, je m'arrangerais pour partir, mais je crains d'un autre côté d'effrayer le malade s'il n'a pas bien conscience de la gravité de sa position. Hippolyte croit le cas presque désespéré. Ce qu'il y a dé- plus triste, c'est que si le pauvre garçon en réchappe, il perd sa carrière au moment où elle était la plus brillante