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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/465

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LA MORT

La nouvelle de la guerre surprit Mérimée et l'inquiéta pour ses amis. Il envoyait au g-' 1 Mellinet la lettre ' sui- vante :

« Paris, 52 rue de Lille. «25 juillet 70. « Mon cher général,

« Seiïez-vous assez bon pour me donner des nouvelles de nos amis communs M r et M me Dagault? Ils sont partis pour la campagne il y a quinze jours; ils disaient qu'ils y resteraient une semaine. Je suis en peine des yeux de M. Dagault, et j'ai peur qu'il ne se soit fait prendre en Prusse en allant consulter son médecin.

« Pour moi, je suis toujours bien patraque. Je ne dors ni ne mange, et ne respire guères. J'espère que cet été brûlant vous traite un peu mieux que moi. On me dit qu'il tue beaucoup d'hommes dans la landwehr prus- sienne. Je vous avouerai que je n'ai pas de sensibilité du reste, et que je suis tout prussophage.

« Veuillez agréer, mon cher général, l'expression de tous mes sentiments dévoués,

« P r Mérimée. »

1. Bibl. de Nantes, coll. Mellinet, 688, n° 747.