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ple et ses Représentans ; et couvrant de leur protection, ceux qui consumaient les taxes et non ceux qui les payaient.

46. Résolu, Que dans la vue d’introduire ce que les institutions des Pays voisins présentaient de bon et d’applicable à l’État de cette Province, cette Chambre a, entre autres mesures, passé pendant longues années, un bill fondé sur le principe arithmétique de proportionner le nombre des représentans, à celui de la population ; et que si par le malheur des circonstances, et dans la nécessité urgente qui existait d’augmenter la représentation, elle a été forcée d’acquiescer à des amendemens qui violent ce principe, en donnant à plusieurs Comtés qui n’ont qu’une population d’un peu plus de quatre mille âmes, le même nombre de représentans qu’à plusieurs autres, qui ont une population cinq fois plus grande, cette disproportion est, dans l’opinion de cette Chambre, une injustice dont elle doit chercher le remède ; et que dans les Pays nouveaux où la population s’accroît rapidement et se porte vers de nouvelles localités, il est sage et juste que des recensemens fréquens et périodiques fassent connaître ses accroissemens, et sa distribution principalement, pour que la représentation soit établie sur une base équitable.

47. Résolu, Que la fidélité des Peuples et la Protection des gouvernemens sont des obligations corrélatives, dont l’une ne saurait longtems subsister sans l’autre ; que par suite des défectuosités qui se trouvent dans les lois et constitutions de cette Province, et de la manière dont ces lois et constitutions ont été administrées, le Peuple de cette Province n’est pas suffisamment protégé dans sa vie, ses biens et son honneur ; et que la longue suite d’actes d’injustice et d’oppression dont il a à se plaindre, s’est accrue en violence et en nombre avec une rapidité alarmante sous la présente administration.

48. Résolu, Qu’au milieu de ces désordres et de ces souffrances, cette Chambre et le Peuple qu’elle représente, avaient toujours nourri l’espérance et professé la foi, que le gouvernement de Sa Majesté, en Angleterre, ne participait pas sciemment et volontairement à la démoralisation politique de ses agens et employés coloniaux ; et que c’est avec étonnement et douleur, qu’ils ont vu dans les extraits des dépêches du Secrétaire Colonial, communiqués par le Gouverneur-en-Chef durant la présente Session, que l’un des Membres, au moins, du gouvernement de Sa Majesté, est animé contre eux de sentimens de prévention et d’animosité, et enclin à des projets d’oppression et de vengeance, peu propres à changer un système abusif, dont la continuation découragerait tout-à-fait le Peuple, lui enlèverait l’espoir légitime de bonheur, qu’il tire de son titre de Sujets Britanniques, et le mettrait dans la dure alternative de se soumettre à un servage ignominieux, ou de voir en danger les liens qui l’unissent à la Mère-Patrie.

49. Résolu, Que cette Chambre et le Peuple qu’elle représente, ne veulent ni ne prétendent menacer ; mais qu’appuyés sur les principes des lois et de la justice, ils sont et doivent être politiquement assez forts pour n’être exposés à l’insulte d’aucun homme, quel qu’il soit, et tenus de le souffrir en silence ; que dans leur style les dits Extraits de Dépêches du Secrétaire Colonial, tels que communiqués à cette Chambre, sont insultans et inconsidérés, à un degré tel, que nul corps constitué par la loi, même pour des fins infiniment subordonnées à celle de la législation, ne pourrait ni ne devrait les tolérer ; qu’on n’en trouve aucun exemple, même de la part des moins amis des droits des Colonies, d’entre ses prédécesseurs en office ; que dans leur substance les dites Dépêches son incompatibles avec les droits et les privilèges de cette Chambre, qui ne doivent ni être mis en question, ni définis par le Secrétaire Colonial, mais qui selon que les occasions