Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/159

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L’avenir devant nous parait riant ou sombre,
Mais le but qu’il présente est le même pour tous ;
Dans les clartés du jour ou dans l’horreur de l’ombre,
Le trépas se tient là, prêt à fondre sur nous.

Il ne faut qu’un signal pour ouvrir une tombe,
Il ne faut qu’un instant pour fermer un cercueil ;
Par un ordre inconnu l’étoile oscille et tombe :
Un mot venu du ciel met un pays en deuil.

Atome intelligent dans l’immense matière,
Grain de sable perdu sous l’espace du ciel,
Être étrange et divers, fait d’ombre et de lumière,
L’homme est né pour mourir et se sent immortel.

Il se demeure, hélas ! une énigme à lui-même,
Et, quel que soit le Dieu que son âme invoqua,
Il n’a pu jusqu’ici, sondant le grand problème,
Triomphant et joyeux s’écrier : Euréka !

Où donc la vie humaine a-t-elle pris sa source ?
Vers quel but inconnu son cours est-il poussé ?
Vers d’autres univers portons-nous notre course ?
L’avenir sera-t-il l’image du passé ?