Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/177

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Il ne peut le rejoindre et briser son entrave,
Il ne peut échapper au châtiment cruel,
Et, se sentant créé pour l’espace du ciel,
Il se trouve ici-bas lié comme un esclave.

Et le jour suit la nuit, la nuit succède au jour,
Le temps, d’un pas léger, fuit sans laisser de trace…
Mais jamais l’homme encore, oubliant sa disgrâce,
N’a rompu ses liens et chassé le vautour.

Il n’a pu s’affranchir des tristesses amères,
Il n’a pu s’élever jusqu’au vague infini,
Et ne rejoint jamais, hélas ! pauvre banni,
Le vol capricieux et doux de ses chimères.


7 février 1882.