Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

voulu prendre pour conseiller et pour critique celui qui écrit ces lignes : elle pensait qu’un peu d’avance dans la vie justifiait le privilège qu’elle m’accordait de revoir avec elle ses poésies. Non seulement elle acceptait avec une bonne grâce d’enfant toutes mes observations, mais elle corrigeait, recorrigeait et retravaillait ses vers jusqu’au moment où je me déclarais satisfait ; alors, l’œil brillant de plaisir, elle transcrivait la pièce ainsi achevée dans un livre spécial, un beau livre recouvert de peluche vieil or. – « Est-ce pour la peluche ? » demandait-elle ; ce qui voulait dire : « Êtes-vous absolument content ? Ne trouvez-vous plus rien à reprendre ? » – Eh bien, ce volume, je l’ai sous les yeux, je viens de le feuilleter encore : il ne contient pas plus de quatorze pièces. Celles que nous y ajoutons ne sont certes point sans défaut, on y remarquera bien des vers qui eussent subi sans doute d’heureuses retouches ; mais nous avons eu soin de n’admettre dans ce recueil que des morceaux offrant, comme pensée