Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/37

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mione et de Phèdre, a marqué dans sa vie. Ce fut pour elle cette heure décisive qui dénoue quelque chose dans l’âme de l’artiste. Il y a ainsi, pour les esprits jeunes et primesautiers, des commotions imprévues et soudaines, qui sont comme la brusque obtention d’un bien convoité d’instinct sans le connaître, qui déchirent le voile et qui donnent accès à la terre promise et vaguement rêvée.

Dès lors se succèdent rapidement les compositions de tout genre, comédies de société, drames, nouvelles, poésies. Je n’attache pas plus d’importance qu’il ne convient aux lauriers remportés dans de nombreux concours ouverts aujourd’hui aux jeunes gens que dévore la passion des vers ; mais je tiens à noter ici ces petits succès d’un talent qui, avec le temps, eût pu aspirer à de plus sérieuses récompenses : ils ont été pour elle ce que Vauvenargues appelle « les premiers regards de la gloire ». Elle n’en devait pas connaître d’autres.

Une première médaille obtenue en 1880 à