Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/39

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cès pour un vrai talent : funestes à la médiocrité vaniteuse, ils fortifient et stimulent le mérite réel.

Ce sont là les « évènements » de sa vie. Mais un trait saillant de son caractère, c’est qu’au milieu de ces innocentes joies qu’elle recherchait avec ardeur, elle demeurait d’une extrême simplicité, et de même qu’elle acceptait la critique avec empressement, elle souffrait les éloges sans en tirer d’orgueil. On sentait que pour cette nature d’une si rare énergie et d’un si vif essor, tout concours ouvert était comme un défi porté à son talent et qu’il relevait avec une joyeuse bravoure : il s’agissait pour elle, non de conquérir des trophées et de s’en faire gloire, mais de se mesurer avec les difficultés et de les vaincre.

Elle vivait et pensait par elle-même, et non, comme sont enclins à le faire ceux qui lisent beaucoup, par le moyen d’autrui. Ce trait — le plus original peut-être de sa physionomie, celui par lequel elle fut vraiment poëte — mérite