Page:Chambrier - Au delà (Fischbacher 1886).djvu/53

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Et les monts, les grands lacs, ce qui nous environne,
Toute cette nature avec son dôme bleu,
Les divines splendeurs dont elle se couronne,
Nous avons tout connu lorsque nous étions Dieu.


Pour le dire en passant, ce poëme des Métempsycoses renferme une des strophes les mieux venues de notre poëte : elle se demande si elle n’aurait pas vécu déjà une première fois sur les bords de notre lac, aux lieux où les Helvètes dressaient leurs huttes il y a quelques mille ans. Cette idée étrange, elle la rend en des vers larges et sonores, qu’elle aimait à se répéter souvent à elle-même, comme une mélodie préférée :

 
Peut-être que debout sur le seuil de nos tentes,
La plaine devant nous, l’infini sur nos fronts,
Nous écoutions rêveurs les notes éclatantes
Des cymbales et des clairons.


D’autres fois elle aborde la philosophie de l’histoire, comme dans le poème intitulé Évolutions, qui offre, en quelques strophes, un aperçu rapide du mouvement de la civilisation.