Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/206

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V. T)?.. Mais le voiidioiil ils bien? etc. . . ,

Ceci prépare le refus des compagnons d’Ulysse. On voit que chacune de leurs réponses est une satire très-forte de l'homme en société ; et l’auteur italien développe , d’une manière encore plus satirique , les raisons de leur refus.

’S'. lOf. Tons reiionraicnl au loi des belles actions.

C’est ici qu{^ La Fontaine abandonne son o.utcur pour ajipropricr la morale de ce conte à l’âge et à l’état du prince auquel il est adressé ; mais l’auteur italien n’en use pas ainsi : il poursuit son projet ; et quand Ulysse .pour amener ses gens à l’état d’hommes , leur parle de belles actions et de gloire , voici ce que l’un d’eux lui répond : « A’rai" V ment nous voilà bien. N’est-ce pas lui qui est la cause de tous nos » mallieurs passés , de dix ans de travaux devant Troye , de dix « autres années de souffrances et d’alaimes sur les mers ? N’est-ce » pas ton amour de la gloire qui a fait de nous si long-temps des j> meurtriers mercenaires , couverts de cicatrices ? Lequel valait le » mieux pour toi d’être l’appui de ton vieux père qui se meiut de » doideur , de ta femme qu’on cherche à séduire depuis vingt ans » quoiqu’elle n’en vaille pas la peine, de ton fils que les princes " voisins vont dépouiller, de gouverner tes sujets avec sagesse , de » nous rendre heureux en nous laissant pratirpier sous nos cabanes » des vertus que tu aurais j^ratiquées dans ton palais ? Lequel valait « mieux de goi’iter tous ces avantages de la paix et de la vertu, ou y de t’expatrier , toi et la plus grande partie de tes sujets, pour aller » restituer une femme fausse et perfide à son imbécille époux , qui » a la constance de la redemander pendant dix ans? Petirc-toi et » ne me parle plus de la gloire, qui d’ailleurs n’est pas la mienne , ■>’ mais que je détosle comme la source de toutes nos calamités. >>

Il me sem1)le qu’il y a , dans cette réponse , des choses fort .sensées et auxquelles il n’est pas facile de répondre. Je suis bien loin de blâmer La Font.iine du parti qu’il a pris ; mais il est curieux d’observer cjr.e ce que di t le compagnon d’Ulysse, sur les guerres , sur les conquêtes , sur la gloire, etc., offre le même fonc^ d’idées que Fénélon dé\<lop|>a depuis dans leTélémaque : ce sont les principes dont il fil la hase de Véducatioa du dut- de liourgogne. Si ces principes , connus ensuit’^

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