Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/214

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V. 9. Quelle suite eut ce mal , qui peut-être est un bien ? J’en lais juge un amant , et ne décide rien.

Est-ce un bien , est-ce un mal , que l’amour soit aveugle ? Question embarassante que La Fontaine ne laisse résoudre qu’au sentiment.

Toute cette allégorie est parfaite d’un bout à l’autre : et quel dénouement ! Est-ce un bien , est-ce un mal que la folie soit le guide de l’amour ? C’est le cas de répéter le mot de La Fontaine :

V. 10. J’en fais juge un amant , et ne décide rien.

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FABLE XV.

V. 6. Que dans ce temple on aurait adorée.

Il me semble que les six vers suivans ne disent pas grand chose : Junon et le maitre des dieux , qui seraient fiers de porter les messages de la déesse Iris ; cela n’ajoute pas beaucoup à l’idée qu’on avait de madame de la Sablière. Il faut , dans la louange , le ton de la vérité. C’est lui seul qui accrédite la louange, en même temps qu’il honore et celui qui la reçoit et celui qui la donne.

V. 22. Son art de plaire et de n’y penser pas.

Voilà un de ces vers qui font pardonner mille négligences, un de ces vers après lequel on n’a presque plus le courage de critiquer La Fontaine.

V. 26. Même des dieux : ce que le monde adore Vient quelquefois parfumer ses autels.

Sa société étoit en effet très-recherchée, et cela déplaisait à plus d’une princesse. Mademoiselle de Montpensier, qui ne la connaissait pas, qui même ne l’avait jamais vue, dit , dans.ses Mémoires, que « le marquis de Lafare et nombre d’autres passaient leur vie chez une petite bourgeoise, savante et précieuse, qu’on appelait ma-