Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/334

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3lO OEUVRES

supporter son absence. Voiis prouvâtes que la plupart des maiheiu's ne sont guère qu'une néces- sité de faire plus d'usage de sa raison que n'en font les autres hommes. Votre ouvrage est animé de la double chaleur de l'imaiïination et du sen- liment. L'île de Corse attendait im exilé , et ce triste séjour vit un contemplateur de la natiu'e. Vous tournâtes autour de plusieurs vérités , et vous connûtes l'équilibre des liqueurs. Malgré vos vertus et vos talens , vous passez pour un philosophe dont la conduite et les principes sont peu conséquens , pour un physicien médiocre ; et quelques littérateurs vous ont traité comme rm académicien de province de mauvais goût.

SKNKQUE.

Avoir et n'avoir point de réputation , est une chose bien indifférente; mais en a\oir une mau- vaise, est un malheur que j'avais tâché d'éviter.

SAIIVT-nÉAL.

Voici , ce me sendjie , la cause de l'injustice de votre siècle et (K; la postérité : trop d'emphase dans votre morale , Irop de fastcî ( pardonnez, je parle à un philosophe ) , trop d'apprél dans votre éloquence, tiop (U; mépris pwur les hommes, ont révolté quelques-uns de vos contemporains. Vous ne les avez pas assez intéressés à dire» de vous : Sénèque est un grand liomme. Ils ont cherché,

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