Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/337

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DE CIIOrFORT. 3l3

vaincus comme fit , avant moi , votre grand Constantin : je ne les fis point égorger dans le cirque. Devenu empereur, je tâchai de régner comme eut fait Platon. Il fallut faire la guerre aux Perses ; je passai par Antioche : ce vil peuple me prodigua les insultes et les railleries ; je voulus croire que Julien seul était offensé, et non Fem- pereur ; je ne punis point mes sujets, comme fit, après moi , votre grand Théodose ; je ne les fis pas égorger dans le cirque. Je fus blessé à mort dans ime action , et l'on me prête un discours dont rougiraient l'imbécile Caligula et le gladia- teur Commode.

��SAINT -REAL.

��Vous devez vous consoler que mon projet n'ait pas eu lieu : une main habile a tracé votre por- trait ; il me semble bien saisi. On vous rend jus- tice; on répancl, sur votre héroïsme philosophique, un soupçon de singularité , dont vous parûtes n'a- voir pas été toujours exempt ; si la postérité eût eu quelque égard pour mon suffrage , vor.s por- teriez désormais , sur la terre , le nom dont on vous honore ici ; et , pour vous le donner , je l'eusse ôté à un de vos successeurs nommé Léon- le-Philosophe , prince estimable, à la vérité, mais qui fut un dialecticien et non pas un sage. Mon- trez-vous tout à fait digne de ce dernier titre , en méprisant le nom d'Apostat, qui poindra bien vous

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