Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/379

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— Pourquoi les hommes sont-ils si sots, si subjugués par la coutume ou par la crainte de faire un testament, en un mot, si imbéciles, qu’après eux ils laissent aller leurs biens à ceux qui rient de leur mort, plutôt qu’à ceux qui la pleurent ?

— La nature a voulu que les illusions fussent pour les sages comme pour les fous, afin que les premiers ne fussent par trop malheureux par leur propre sagesse.

— À voir la manière dont on en use envers les malades dans les hôpitaux, on dirait que les hommes ont imaginé ces tristes asiles, non pour soigner les malades, mais pour les soustraire aux regards des heureux, dont ces infortunés troubleraient les jouissances.

— De nos jours, ceux qui aiment la nature sont accusés d’être romanesques.

— Le théâtre tragique a le grand inconvénient moral de mettre trop d’importance à la vie et à la mort.

— La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri.

— La plupart des folies ne viennent que de sottise.

— On fausse son esprit, sa conscience, sa raison, comme on gâte son estomac.

— Les lois du secret et du dépôt sont les mêmes.

— L’esprit n’est souvent au cœur que ce que