Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rait qu’il se lie davantage avec eux par les liens de cette espèce de complicité.

— Pourquoi arrive-t-il qu’en France un ministre reste placé, après cent mauvaises opérations ? et pourquoi est-il chassé pour la seule bonne qu’il ait faite ?

— Croirait-on que le despotisme a des partisans, sous le rapport de la nécessité d’encouragement pour les beaux-arts ? On ne saurait croire combien l’éclat du siècle de Louis xiv a multiplié le nombre de ceux qui pensent ainsi. Selon eux, le dernier terme de toute société humaine est d’avoir de belles tragédies, de belles comédies, etc. Ce sont des gens qui pardonnent à tout le mal qu’ont fait les prêtres, en considérant que, sans les prêtres, nous n’aurions pas la comédie du Tartuffe.

— En France, le mérite et la réputation ne donnent pas plus de droit aux places, que le chapeau de rosière ne donne à une villageoise le droit d’être présentée à la cour.

— La France, pays où il est souvent utile de montrer ses vices, et toujours dangereux de montrer ses vertus.

— Paris, singulier pays, où il faut trente sous pour dîner, quatre francs pour prendre l’air, cent louis pour le superflu dans le nécessaire, et quatre cents louis pour n’avoir que le nécessaire dans le superflu.

— Paris, ville d’amusemens, de plaisirs, etc.,