Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/372

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les biens de réglisc, c’est-à-dire du clergé; car dès loiin-tenips le clergé se croyait régiise, coVnme la noblesse se croyait la nation.

VINGT-TIlOISIEI\IE TABLEAU.

Émeute populaire à l’occasion du transport d’un bateau de poudre. Danger du marquis de la Salle.

Ijv révolution n’est l’ouvrage d’aucun homme, d’aucune classe d’hommes ; elle est l’œuvre de la nation entière. C’est ce que disait Mirabeau, en châ- tiant la vanité de quelques-uns de ses adversaires, qui osaient se croire les auteurs d’une révolution dont ils n’avaient été que les instrumens, et pour la plupart les instrumens aveugles. Le peuple seul l’avait commencée, le peuple la soutenait, et de- vait seul la finir. Un heureux instinct semblait le rappeler sans cesse au sentiment de cette vérité. Il semblait se dire ; « Je suis en guerre avec tous ceux qui me gouvernent, qui aspirent à me gou- verner, même avec ceux que je viens de choisir moi-même. Je dois me défier d’eux, parce que je me suis vu forcé encore de les choisir dans les classes intéressées à me tromper. Je surveillerai tout, et je ne m’en rapporterai qu’à moi. » C’est surtout à l’égard des armes et des muni-