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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/445

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434 OEUVRES

connus, adoptant près de la tombe un systènfe d’ambition usurpatrice qu’ils soutiennent par des parjures et par des crimes, et auquel ils immolent, pour la plupart, les restes d’une longue vie dé- vouée jusqu’alors à la vertu ?

Charles avait laissé, par son testament, la cou- ronne de Naples à Robert, duc de Calabre, l’un de ses fds. Ce prince, occupé du bonheur de ses peuples, veillait au gouvernement intérieur de ses états, quand Frédéric de Sicile, ligué avec l’em- pereur Henri vu, et commandant la flotte com- binée de Gênes et de Pise, vient descendre en Calabre et y commet des hostilités qu’il aurait poussées plus loin, sans la mort de l’empereur son puissant allié. Le roi de Naples vengea cette injure par une descente en Sicile, expédition inutile et malheureuse, suivie bientôt de la mort d’un fils tendrement aimé. Telle était l’estime de Robert pour le prince, qu’en apprenant sa mort il s’écria : « La couronne est tombée de dessus ma » tète. ))

Le roi de Naples, privé de son unique héri- tier, donna tous ses soins à l’éducation de sa petite-fille, la célèbre Jeanne. Mais cet aïeul si tendre préparait, sans le savoir, les malheurs de la jeune princesse ; il voulait foire rentrer la cou- ronne dans la branche à qui elle devait apparte- nir ; il fit épouser à Jeanne, André ii, fils de Charobert, roi de Hongrie, son neveu ; le prince et l’infante, âgés l’un et l’autre de sept ans, fin eut