Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/92

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DE CHAMFORT. 8r

M. Pelletier de Mort-Fontaine, son beau-père, lui (lit avec douceur : « Je sais que c’est votre façon de penser ; mais ayez pour moi le ménagement de ne pas la dire. Je voudrais bien obtenir que vous ne vous vantassiez plus de ce qui vous manque. Vous occupez la place d’un liomme qui s’enfer- mait souvent avec Racine et Boileau, qui les menait à sa maison de campagne, et disait, en ap- prenant l’arrivée de plusieurs évécpies : « Qu’on « leur montre le château, les jardins, tout, ex- « cepté moi. »

— La source des mauvais procédés du cardinal de Fleury à l’égard de la reine, femme de Louis xv, fut le refus qu’elle fit d’écouter ses propositions galantes. On en a eu la preuve depuis la mort de la reine, par une lettre du roi Stanislas, en ré- ponse à celle où elle lui demandait conseil sur la conduite qu’elle devait tenir. Le cardinal avait pourtant soixante-seize ans; mais, quelques mois auparavant, il avait violé deux femmes. Madame la maréchale de Mouchi et une autre femme ont vu la lettre de Stanislas.

— De toutes les violences exercées à la fin du règne de Louis xiv, on ne se souvient guère que des dragonades, des persécutions contre les hu- guenots qu’on tourmentait en France et qu’on y retenait par force, des lettres de cachet pro- diguées contre Port-Royal, les jansénistes, le mo- linisme et le quiétisme. C’est bien assez : mais on oubhe l’inquisition secrète, et quelquefois décla-