Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/104

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tous les inconvéïiiens attaches à des hôpitaux qui contiendraient seize cents malades ; bientôt les abus s'y cacheront dans la multitude des détails. De plus, dans les grands hôpitaux, on est obligé d'adopter des règles générales , sans quoi le ser- vice serait impossible. Les alimens et les remèdes se distribuent aux mêmes heures pour tout le monde. Il y a des jours où l'on purge, des jours où l'on ne purge pas. Dans les grands hôpitaux , les plaies les plus simples deviennent graves , les graves deviennent mortelles , et les plus grandes opérations ne réussissent presque jamais ; de ces observations et de quantité d'autres, l'auteur con- clut qu'avant peu on verra qu'il faut renoncer aux grands hôpitaux, et que bientôt il n'y en aura plus que de petits. En vain férait-ou dans les hô- pitaux les chaugemens les plus utiles, si on n'en diminue la graudeur. M. Cabanis souhaite qu'on leur substitue des hospices de cent ou cent cin- quante lits, il pense qu'a.ec cinf[uante mille écus on peut se procurer un petit hôtel propre à con- tenir ces cent cinquante lits, et tout ce qui est nécessaire au service d'iui noml>ie é^^ai de ma- lades : or, avec ces six millions ( la somme de- mandée pour les quatre grands hôpitaux est de six à huit millions ) , on aurait quarante iiôpitaux de la même grandeur , lesquels pris ensemble ren- fermeraient six mille lits. En léduisant aJiisi ces hospices, il serait moins nécessaire de les lians- porter hors des villes. Les hospices pourraient

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