Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

I20 OEUVRES

soi , du contraste remarquable entre la conduite d'un pauvre et vertueux pasteur , et celle de ces prêtres opulens , de ces apôtres millionnaires qui cherchent , dans les cendres d'un fanatisme pres- que éteint , les étincelles d'une guerre civile, pour défendre , au nom de la religion , des richesses qu'elle leur interdit. C'est aux environs de Paris que ce discours a été prononcé : que n'a-t-il pu l'être dans la principale église de Nîmes ou de Montauban !

Après un exorde très-court , où l'orateur ( on ose à peine lui donner ce nom ) expose les rai- sons qui empêchent passagèrement de sentir les avantages de la nouvelle constitution, il s'engage ( et c'est la division de son discours ) à repousser les deux grands reproches répétés par les ennemis du bien public : « Ils savent, dit-il , que vous êtes » attachés à une religion qui a Dieu pour auteur , >-> et ils vous disent que la constitution nouvelle )) lui porte de criminelles atteintes ; ils savent « que vous êtes attachés à votre roi , et ils vous » disent que la nouvelle constitution en avilit la )) dignité : odieuses imputations dont vous allez » comprendre toute la fausseté. »

Il établit que la nouvelle constitution , loin de porter atteinte à la religion, emprunte d'elle tous ses principes: égalité, indulgence, tolérance, hu- milité; c'est la doctrine de Jésus-Christ, et l'ora- teur le prouve par différens passages de l'évangile, par l'exemple^ du sauvem- communiquant avec

�� �