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JDE Cn,VMFORT. 113

le passé, il tourne en même temps leurs yeux vers un avenir qui a présenté quelque temps luie perspective effrayante. Les malheurs qui mena- cent les Liégeois , séparés de leur prince , rendent plus chère et plus respectable aux Français la con- duite du vertueux Louis xvi , uni à son peuple pour prévenir des calamités nouvelles , et assurer le bonheur des générations futures , sans le faire acheter par des désastres à la génération présente.

C'est ce que n'a point fait le prince évêque de Liège, qui s'en est rapporté, dit-il, à l'avis una- nime de tous ses conseillers : mais le meilleur de tous était son cœur, qui l'avait d'abord si bien conduit , qui le fit d'abord aller au-devant des voeux de son peuple , lui fit prendre le ton d'un père, en engageant son clergé à satisfaire de justes demandes, et à concourir au soulagement de la classe la plus indigente de ses sujets. Tels sont quelquefois les premiers mouvemcns des princes , jusqu'au moment où les conseillers arrivent ; et voilà pourquoi le peuple , que l'on dit si aveugle et si juste, aime très-souvent les princes et pres- que jamais les conseillers. Pievenons à l'ouvrage de M. de Dolim.

Ceux des lectevirs français qui ne connaissent pas ses écrits , et l'esprit philantropique qui les anime, s'étonneront peut-être de voir un publi- ciste allemand , im ministre d'un roi absolu sortir de la routine diplomatique , s'élever aux idées prêt- mières de raison et de justice générale , préférer

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