Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/174

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» sa majesté n'a pu qu'être surprise qu'il put eu- » core exister des mendians. » Comme si les se- cours donnés à quarante mille pauvres dans les ciivers hôpitaux du royaume , et, si l'on veut , à un pareil nombre dans les ateliers de charité , étaient une ressource suffisante ; comme si l'ad- ministration tenait dans ses mains les infirmités , les malheurs publics et privés , la cause toujours renaissante du luxe et de la misère , etc.

On ajoute, dans cette même ordonnance, « que « tons mendians de l'un et de l'autre sexe, vaga- » bonds ou domiciliés , seront obligés , dans le » délai de quinze jours , de prendre un état ou » emploi , métier ou profession , qui leur procure » les moyens de subsister sans demander l'au- » mône; » comme si le gouvernement avait créé, dans le moment , des travaux particuliers ana- logues aux talens de chaque individu ; comme si on avait ouvert de nouveaux champs à la culture, des ateliers dans tous les genres d'industrie; connue si enfin un homme , à la volonté de l'administra- tion , pouvait être , dans le délai de quinze jours, tisserand ou cordonnier.

Qu'arriva-t-il de cette loi? ce qui devait arriver : c'est qu'après quelques rigueurs inutiles , elle resta sans exécution. Un grand nombre de men- dians périrent ou furent secourus ; im gi and nombre trouva des ressources dans la commiséra- tion généiale. «Le pauvre, dit M. Montlinot, a un » patrimoine distinct et connu ; il ne peut faire un

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