Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/177

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DE CÎIAMFORT. l'JJ

» justice politique , et ne pas laisser sur les routes » celui qui n'ayant rien peut tout osera. C'est pour cette classe d'infortunés que seraient faits les dé- pôts auxquels on ôterait ce uofît qui réveille trop d'idées avilissantes, et qu'on appellerait maisons de sûreté. Ces maisons n'em porteraient l'idée d'au- cun châtiment, mais seulement celle de simple arrestation. De sages réglemens détermineraient l'utilité qu'on pourroit tirer de cette classe mal- heureuse. A l'égard des vagabonds, détenus jus- qu'ici dans les maisons connues sous le nom de dépôt de mendicité , les lois prononceraient sur leur sort , et remédieraient aux inconvéniens de la police actuelle. En voici un exemple. Il a été en- voyé; de Saint-Denis à Soissons, depius le ic) octo- bre 1788 jusqu'au 20 février 1789, cent quarante- un mendians valides. Dans ce nombre, quarante- cinq pouvaient être considérés comme repris eu tierce récidive. Plusieurs avaient déjà été arrêtés quatre, cinq et six fois. Les frais de transport ont été de 606 liv. Voilà donc 606 liv. dépensées ]3our faire transporter quarante-cinq hommes, qui deux fois ont été rejetés de leurs provinces comme inconnus et sans ressource. Pourquoi produire à grands frais un mouvement inutile ? A cet abus et à tant d'au- tres nés d'une police vicieuse , M. de IMontlinot propose un remède, le seul peut-être qui existe, la translation; et c'est ici un des principaux objets de son ouvrage. S'il existe un moyen de faire désirer l'établissement que l'auteur propose, c'est la ma-

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