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» l'incontinence des corrupteurs , au régime des » hôpitaux, et aux châtimens de la loi. Que pro- » duit cette dépense avec laquelle on fonderait » un royaume? A agiter l'acbninistration, qui, sans » profit , tourmente l'homme sans propriété. »
On conviendra que ce préambule est tout-à-fait propre à faire agréer le projet d'une colonie en Afrique : et c'est l'idée à laquelle Fauteur s'arrête. Les raisons politiques , géographiques, qui lui font préférer l'ile de Bulam à nos possessions voi- sines, les moyens de fonder cette colonie aux moindres frais possibles, les avantages qu'on pourrait d'ailleurs en tirer, etc. ; c'est ce qu'il faut voir dans l'ouvrage même. Nous ne présenterons que le résultat des idées de l'auteur. Des calculs très-détaillés semblent prouver invinciblement que le transport de sept cents hommes, les four- nitures de toute espèce, les frais de l'établisse- ment , et de tout ce qui est nécessaire pendant six mois à la nourriture des colons , ne monteraient qu'à la somme de i3o,ooo livres. Ensuivant cette proportion de i3o mille par cent personnes, jus- qu'à dix ou vingt mille hommes exportés, on sent combien il en coûterait moins qu'il n'en coûte pour le bonheur de ceux qui n'ont point de propriétés, et pour la tranquillité de ceux qui en possèdent. La grande objection contre ce pro- jet , c'est l'opinion où seraient les expatriés , qu'on les envoie à une mort certaine ; opinion née des fautes du gouvernement , quand il s'est autre-
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