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DE CHAMFORT. tio5

sa dépendance, et accréditer de nouveau les an- ciennes maximes pontificales : ses efforts redoublè- rent après la mort de Henri iv, sous le gouverne- ment faible de Marie de IMédicis. Un nouveau nonce du pape , légat en France , les cardinaux de Joyeuse et du Perron , un grand nombre d'arche- vêques et d'évéques, les jésuites, une grande par- tie du clergé séculier et régulier, s'étaient réunis pour le succès d'une confédération, qui tendait à faire du royaume de Louis xui un pays d'obé- dience. Un seul homme brisa cette trame si ha- bilement et si fortement ourdie ; ce fut Richer. Il eut l'adresse de faire renouveler à propos la con- damnation de cette doctrine perverse, d'empêcher l'admission des jésuites dans l'université, de rallier à lui tous les bons citoyens; enfin il composa un petit livre intitulé de la Puissance ecclésiastique et politique^ ouvrage qui anéantissait les prétentions ultraraontaines. Richer devint dès-lors un objet d'horreur pour le pape et pour les cardinaux fran- çais dévoués au saint siège.

Croira-t-on que le pape osa mépriser assez la cour de France, pour lui faire demander officiel- leiiient qu'on lui livrât Richer, qu'il voulait faire juger à Rome par l'inquisition ? Croira-t-on qu'il se tint à la cour plusieurs conseilspour agiter cette question, et que plusieurs membres votèrent pour cette indignité? N'est-ce pas une chose curieuse de voir , au dix-septième sciècle , un prêtre fran- çais , du Perron , parvenu aux grandes dignités

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