Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/241

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DE CHAMFORT. O.Ù'J

plus sûr de son fait, il en fit faire trois: l'iiiie par Campistron, l'autre par Fonleiielie, et la troi- sième par Destouclies. De ces ouvrages réunis et confondus par centons rapprochés, auxquels il fit les changemens qu'il voulut, il composa un tout qu'il copia lui-même: voilà son seul tort. Sa harangue eut, comme de raison , le plus grand suc- cès; car T^T. de PJchelieu avait le sentiment des convenances. On conçoit que , non-seulement il n'était pas obligé d'écrire comme un homme de lettres , mais qu'il de\ ait même s'en abstenir avec soin: c'eût été une dérogeance, et Richelieu ne pouvait pas faire une pareille fjiute. On conna t cette phrase qui a duré jusqu'à nos jours : un style d'homme de qualilé, êciire en liomme de qualité; c'est-à-dire, bien, pas trop bien pour- tant; non comme \\n homme de lettres, qui doit y regarder, c[ui tâche; mais en homme comme il faut, qui fait bien tout, naturellement, cela comme le reste, sans prétention; qui a de l'es- prit il est vrai, du talent m.éme si l'on vent, mais qui en serait dispensé, et dans le fond n'est tenu à rien. C'est dommage que la révolution ta- risse la source de tous ces bons ridicules. Quelle suppression ! quelle réforme ! Cela est fâcheux pour les plaisans. IMais qu'3 faire? il faut que tout le monde y perde. Par bonheur, cette même révolution, brisant les entraves de toutes ces bienséances conventionnelles, délivre et met à l'aise le génie et le talent des ci-devant privilé-

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