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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/265

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DE CHA.MFORT. 26 1

blâmait seulement la préférence donnée à Riche- lieu , et ajoutait plaisamment : Encore si c était moi ! Ce dernier trait prouve que le héros avait daigné descendre aux manières françaises. Vol- taire avait raison de dire , dans la poème de Fon- tenoi :

C'est là ce fier Saxon qu'on croit né paimi nous.

C'est un éloge qu'on ne peut donner à M. de La Popelinière , qui s'emporta, se couvrit de ridicule , et mit sa femme hors de chez lui. Madame de La Popelinière, ainsi chassée, perdue et déshonorée plus qu'il n'était d'usage, il conve- nait, il était décent que M. de Richelieu la traitât bien, vu le monde où elle avait vécu^ et où n'avait pas vécu madame Michelin.

Rajeunissons M. de Richelieu , déjà vieux à l'époque de la cheminée , et suivons les progrès de sa fortune. Il avait poursuivi le cours de ses prospérités. Sa bonne conduite à Philisbourg lui avait valu le grade de brigadier des armées du roi. Il avait tué en duel M. le prince de Lixen , un allemand nommé M. de Penterieder ; il avait eu de plus, dans Tinter valle , beaucoup de femmes et quelques filles. Le commandement de Lan- guedoc vint à vaquer , et il l'obtint. On ne peut nier que sa conduite n'y ait été infiniment plus honnête que partout ailleurs , surtout pendant la vie de madame de Richelieu. Il mérite un grand

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