Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/286

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0,1)1 OEUVRES

des comédiens à gouverner, des caprices à satis- faire. Tout allait mal là, comme en Guienne : et quand on se plaignait : « Ce sera bien pis , répon- dait-il , sous mon successeur : » il faisait ainsi les honneurs de M. de Fi'onsac , qu'il impatientait de toutes manières , et surtout par sa longue vie, II se divertissait à lui en présenter l'espérance ; et lui-même la considérait comme la punition des mauvais déportemens de son fils : la punition était sévère. Celui-ci , rongé de goutte , l'ayant mérité, mais pas si bien, voyait son père, le seul, entre les quatre premiers gentilshommes et leurs survivanciers, qui se trouvât en état d'être de ser- vice auprès du roi. il recevait, dans son lit, la visite du maréchal, qui le consolait poiu- le déso- ler, le grondait de sa molesse, et se promenant lestement d;ais la chambre du malade, lui disait que « lorcpi'onala goutte à im pied, il fallait se tenir sur » l'autre, chose facile, ajoutait le ma in vieillard ;» et il le prouvait en lestant quelques minutes dans l'attitude qu'il indiquait comme une recette. De la chambre du malade, il allait faire sa cour aux femmes, et quelquefois réussissait, dit-on. On prétend même que , pour mieux prouver sa jeu- nesse, il se battit eu duel ou offrit de se battre à soixante dix-huit ans. Ce qui est certain, c'est qu'il fut vu sortant de chez lui, le soir, seul , à pied , et dans le costume ordinaire en pareil cas. La cé- lébrité attachée à son nom répandait ('ans lepu- blic tous ces scandales ridicules; et le bruit qu'ils

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