Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/302

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son confesseur; soumis, ainsi .que son épouse ^ à reinpire d'une vieille intrigante française (la princesse des Ursins), dont l'insolence osa retar- der de plusieurs mois, pour une prétention ex- travasjante, la signature de la paix d'Utrecht, qui doit affermir sur le trône d'Espagne le monar- que qu'elle asservit.

A Rome, un vieux pontife, doux et humain, instrument des fureurs d'un jésuite français, et qui, prétendant à l'hoimeur d'être un grand lati- niste, compose lui-même, quoiqu'un peu aidé de Jouvanci, l'exorde d'une bulle qu'il déteste; et condamne, comme pape, un livre qu'il aimait, dans lequel , disait-il , il s'édifiait sans ce se , comme chrétien. Il faut convenir qu'on a quel- que peine à voir le monde ainsi gouverné.

Nous écartons ime foule d'anecdotes , la plu- part piquantes, dont Duclos égaie un peu le fond de ce tableau si triste ; mais nous en rappelcrons une qui montre plaisamment sous quel aspect on avait fait envisager la rclisjion à Louis xiv.

Le duc d'Orléans, allant, en 170G, commander l'armée d'Italie, voulut emmener avec lui An- grand de Fontpertuis, homme de plaisir, et qui n'était pas dans le service. Le roi, l'ayant su, de- manda à son neveu pourquoi il emmenait avec lui un janséniste? — « Lui î janséniste! tlil le prin- » ce? — N'est-ce pas, reprit le roi, le fils de cette jj folle qui courait après Arnaud ? — J'ignore , » répondit le prince, ce qu'était la mère; mais,

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