Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/312

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3oS OEUVRES

cherche à faire taire sans les mettre à la Bastille ; les BîiiîJHtres d'alors avaient des idées très-pré- cises siîr ce qui leur convenait, en calculant la position, les entours , les a'ppiiis , le degré de célébrité, et ce qu'on appelait la considération de ceux qu'ils étaient tentés de prendre pour \icti- mes. Duclos n'était point en position de biaver un ministre, uîais il pouvait i'inquiéter. Une ab- sence , im vo\a«e, était une sorte de transaction qui arrangeait à la fois le philosophe et le mi- nistre.

Duclos, arrivé en Italie avec la réputation tl'un écrivain distingué , historiographe de France , membre de plusieurs académies , connu de la plupart des ambassadeurs, et lié surtout avec M. le cardinal de Demis , se trouva bientôt à por- tée de connaître les principaux personnages du Lhéâtre sur lequel il était transplanté. 11 trace leur caractère d'un pinceau qui paraît fidèle; il dévoile plusieurs intrigues alors secrètes; il ra- conte plusieurs faits alors intéressans. L'histoire des deux derniers conclaves, la lutte des factions opposées, les ruses, les contre-ruses et toutes les ressources de l'astuce italienne, employées par les concurrens, tout cela peut encore amuser , même aujourd'hui; il est toujours bon de sa- voir comment les hommes ont été gouvernés. Duclos prétend néanmoins que toutes ces ruses sont souvent inutiles, et que les augusies assem- blées nommées conclaves se séparent quelquefois

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