Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/320

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3l6 OEUVRES

» que vous m'ayez bien mal élevé , pour que je ne » sois pas en état de converser avec des princes et i> même une princesse de mon âge. » Qui ne serait tenté , en lisant de pareils traits , de rapporter les fautes et les malhein^s d'un règne à des instituteurs coupables , qui négligent et quelquefois même corrompent des naturels beureux ? Ce crime , si impuni partout , est un des plus grands qui puissent se commettre à l'égard d'une nation sou- mise au despotisme. Il deviendra plus rare par l'effet de l'agitation des esprits en Europe. Les rois et les princes sentiront le besoin de faire instruire leurs enfans , pour l'intérêt d'une auto- rité qu'il faudra bien chercher à rendre utile et bienfaisante : et cela même peut déjà s'appeler une révolution. Ainsi, le sort de 1 humanité sera un peu plus supportable , même dans les pays qui ne peuvent prétendre à la liberté civile et pohtique, source de tout bonheur , comme de toute vertu.

��Sur les Mémoires de la Vie prk'éc de Benjamin Franhlin , écrits par lui-même , et adresses à son fils ; suivis d'iin Précis historique de sa vie privée , et de plusieurs Pièces relatives à ce père de la liberté. ~ 1791.

Quoique la partie de ces Mémoires de Frankhn , écrite par lui-même , n'aille guère au-delà de sa trentième année , et s'arrête à une époque l)ien antérieure à sa vie politique, et même à la bril-

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