Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/323

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1)F. CIIAMFORT. inj

oilance , envisagés comme moyens de fortune et de considération publique , dans un pays libre. Ce fut, en effet, par ces qualités , que Franklin se mit à portée de cultiver ses talens littéraires et politiques , et de donner en tout genre l'essor à son £[énie. Il joint à ses leçons l'aveu de ses fautes ; franchise qui, en le faisant aimer , ajoute à l'au- torité de ses conseils; c'est la simplicité du bon- homme Richard , mèîée au ton de la paternité. Mais ce père est Franklin ; et à l'histoire de sa vie, écrite pour ses enfans , il joint celle de son esprit et de son âme. Attentif à saisir les rapports des petites choses aux grandes , il montre l'influence des petits événemens de la jeunesse sur le carac- tère, sur les idées qui déterminent les habitudes de toute la vie , sur les principes qui dans la suite décident le parti qu'on prend dans les circons- tances les plus importaiites. Il raconte comment s'était formé en lui ce goût d'ironie socratique , de questions plaisantes ou captieuses, qu'il avait conservé jusque dans sa vieillesse. Ce fut le fruit de la lecture répétée de Xénophon , et particuliè- rement des choses mémorables de Socrate. Les vies de Piutarque , son autre livre favori , dévelop- pèrent en lui ce grand sens qui depuis le dirigea dans sa vie politique comme dans sa vie privée. On a joint à ces Mémoires la continuation de la Vie de Franklin , écrite par un Anglais qui paraît plus attaché aux intérêts de la mère patrie qu'à ceux du genre humain et aux principes de la li-

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