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344 OEUVRES

que le visage cruii seul soldat anglais ferait fuir des centaines d'Américains,

Si l'on ne jugeait des orateurs anglais qiiê par ceux dont les discours ont trouvé place dans cette collection (ce qui serait très-injuste, et ce qui ne conviendrait pas à un étranger, surtout d'après une traduction ), on serait porté à croire que M. Wilkes et M. Fox laissent bien loin der- rière eux tous leurs rivaux. Tous les deux pleins de véiiémeiice , ils savent tous les deux varier habilement leurs tons, eh manier plaisamment l'ironie , figure favorite de l'éloquence répu- blicaine. Nous pourrions en citer plusieurs exemples dans M. Wilkes et J\ï. Fox; mais nous n'en indiquerons qu'un seid de ce dernier , d'après lequel on ne prendra pas une haute idée de la crainte qu'inspire aux ministres an- glais ce^te responsabilité qu'on croit si redouta- ble aux nôtres. Il s'agit d'environ i,5oo,ooo liv. dont il doit rendre compte. Le ministre indique, pour l'emploi de cette somme , un envoi de ra- soirs et de guimbardes aux sauvages de l'Améri- que ; et quand on lui demande combien de temps il lui iaut pour produire la pieuve de l'emploi et la vérification du compte, il répond : (( quatorze ou quinze ans tout au plus. » Si l'occa- sion de plaisanter était heureuse pour M. Fox, la manière dont il raconte cette petite hardiesse ministérielle, prouve qu'il ne n)anque pas à l'occasion.

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