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354 OEUVRES

Reskoi-Ostrog. La plume du comte pouvait le servir dans ce dessein ; et il le pressait de faire une description du Ramschatka , digne d'être imprimée : ce que le comte exécuta ; et sans doute c'est celle qui se trouve dans ses Mémoires. Cepen- dant les amis de Benyowsky prirent de grands soupçons de ses assiduités au château , qui pen- sèrent lui être funestes. Il lut mandé au comité , où il vit sur une table , en entrant , un vase de poison entre deux sabres nus. On lui fit part de la défiance qu'il avait inspirée; sa justification fut facile , mais il fut forcé de dévoiler le secret de mademoiselle de Nilow , les nuits passées au châ- teau , le projet de mariage , etc. : tout cela fut fort approuvé des associés , hors d'un seul ; c'était un rival malheureux , qui conçut une haine atroce pour Benyowsky , lui causa de grands embarras , inquiéta beaucoup la société , devint fou par intervalles , et enfin apprit à madame et à made- moiselle de Nilow que Benyowsky était marié en Lithuanie. Ce fut un terrible incident; mais l'excès de l'amoiu' de cette jeune personne devint le le remède du mal qu'on avait voulu faire au comte. Il obtint sa grâce en représentant sa situation , sans confier son secret et celui de ses amis. Aplianasie ( c'était le nom de mademoiselle de Nilow ) ne s'en attacha que plus à son amant ; et telle fut cette passion , qu'après la mort de son père , tué dans un des combats occasionnés par les suites du complot , elle monta sur le vaisseau

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