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DE CHAMFORT. 383

sant un monarque moins puissant , qu'il s'est créé le plus grand de tous les hommes: et vous plai- gnez la condition de Louis xyi , lorsqu'on l'égale à ceUe du sage Antonin ! »

Quelque agréable que soit la lectiu^e de cet écrit, nous aurions peut-être négligé d'occuper le pu- blic d'une production peu volumineuse , si cile n'eut été rehaussée à nos yeux par un singulier contraste entre la manière dont l'auteur parle de la liberté et les effets affligeans pour loi-mème, dont elle est, sinon la cause, au moins l'occasion. Ceux qui ne croyent pas à la vertu , auront quel- que peine à concevoir que M. Chabanon , au mo- ment où sa ruine déjà commencée , est achevée parle désastre de Saint-Domingue, écrive à l'un de ses amis , ces propres paroles : « Ceux qui ac- cusent de ce malheur la révolution , sont des fous ou des hommes stupides : elle a pu y con- tribuer , mais la cause véritable est le féroce entêtement des colons à vouloir changer les homm..es en bêtes pour le service de leurs su- creries ; ces gens-là admettraient le procédé chi- mique qui changerait en or le sang humain. » Ce qui enrichit l'état et moi , diraient-ils , est » de toute justice et d'une politique supérieure. » Si la terre leur reste , ils tenteront encore d'y » mettre des esclaves.» Je doute que cela leur réus- » sisse. »

Ce peu de lignes fait voir qu'il n'est pas vrai que tous les colons se ressemblent.

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