Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/424

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s'en servirent cVaiitant mieux que tous y prê- taient également. Les Mémoires du siècle dernier nous ont conservé quelques-unes de ces nom- breuses mazariîiades , c^\ oïï voyait éclore chaque jour : quoique meilleures que les calotes^ elles ne sont pas bonnes , et l'on ne se souvient aujom^- d'hui que de quelques couplets de Biot et de Ma- rigny , qui sont véritablement fort heureux. Quant aux mazarinades , toutes celles qui ne sont pas dans les Mémoires du temps ( et c'est, sans nulle comparaison, le plus grand nombre), sont telle- ment anéanties, que rien ne serait plus difficile aujourd'hui que d'en trouver un recueil ; et quand par hazard on en voit un annoncé dans les catalogues de ventes, c'est vraiment une ra- reté. Dès que les intérêts du moment sont passés, tout ce qui n'a pas quelque mérite réel fait pour tous les temps , tombe nécessairement dans le plus profond oubli. M. de Maurepas nous assure gravement que les bibliothèques ont conservé les calotes : je suis convaincu qu'excepté chez quelque curieux bibliomanes , qui mettent leur amour- propre à posséder ce que peu de personnes peinent avoir et ce dont personne ne se soucie, on aurait d'ailleurs bien de la peine à trouver ces copies ; et quiconque a des livres a la Satire Ménippée.

Il y a bien des raisons pour que ces caloles , que les Mémoires de Maurepas ne feront pas re- vivre , aient depuis long-temps disparu de la mé- moire des hommes : i" elles sont d'un goût dé-

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