Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/97

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DE CHAMFORT. qS

Ce fut vers ce temps qu'il partit pour son am- bassade de Vienne, dont il expose le secret et Fin- tention. Mais nous ne nous mêlons pas des affaires étrangères ; et , laissant de côté la politique , nous n'insistons que sur ce qui représente les mœurs de ce temps ; ce mélange de licence et de futilité , revêtu de grâces et d'esprit , souvent de facilité pour les affaires ; mélange qu'on était convenu de regarder comme la perfection du caractère fran- çais. Il sera permis, sans doute, au caractère français de s'élever un peu plus haut , et il est vraisemblable que le maréchal de Richelieu aura la gloire d'avoir été dans ce genre, comme d'E- pernon dans le sien , le dernier grand seigneur français.

Le duc de Richelieu fut au courant des affaires sous le ministère du duc de Bourbon comme sous la régence, et à Vienne comme à Paris. On a vu par la rivalité de mademoiselle de Charolois sœur du duc de Bourbon , de mademoiselle de Valois fille du régent, qu'il avait à peu près dans les deux maisons les mêmes flicilités de s'instruire ; mais il était le plus en liaison avec madame de Prie : c'était en savoir autant que le prince ministre. Le portrait qu'il fait de la marquise de Prie prouve plus de respect pour la vérité e pour la mémoire de cette dame : elle disposait de tout, et vendait presque tout ; intrigante , spirituelle et lihertine , elle gouvernait le prince , et elle- même était gouvernée , quant aux affaires pu-

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