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son devoir ! Un seul de ces traits suffirait pour faire un grand caractère.
Les vices ont aussi leur perfection. Un demi- tvran serait indigne d'être regardé ; mais l'ambi- tion , la cruaulé, la perfidie, poussées à leur plus haut point , deviennent de plus grands objets.
La tragédie demande encore qu'on les rende, autant qu'il est possible, de beaux objets: il faut donner au crime un air de noblesse et d'éléva- tion. L'auîbition est noble, quand elle ne se pro- pose que des trônes ; la cruauté i'est en quelque sorte , quand elle est soutenue d'une grande fermeté d'âme; la perfid e même l'est aussi, quand elle est soutenue d'une extrême habileté.
I^e théâtre n'est pas ennemi de ce qui est vi- cieux, mais tle ce qui est bas et petit. IN'éron qui se cache derrière ime tapisserie pour épier deux amans , Tvlithridate qui a recours à une petite ruse comique pour surprendre le secret de Monime , sont des personnages indignes de la scène ti-a- gique.
Les caractères bas ne peuvent y être admis que lorsqu'ils servent à faire valoir des caractères su- périeurs ; et c'est peut-être ce qui sert à faire to- lérer Prusias dans jS'icouicde , et Félix dans Po- lieucte.
Ceux qui veulent justifier les poètes d'avoir peint de tels hommes , disent qu'ils sont dans la natiu^e* Mais on leur répond: N'y a-t-il pas quel- que chose de plus parfait , de plus rare , de plus
IV. I I
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