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DE CHAMFORT. I7I

Dans Roland et dans Armide ^ ce sont deux héros avilis par Taniour, et qui revoient vers la gloire , en détestant la mollesse où ils ont langui. Dans Armide vaèvae ^ cette morale est développée d’une façon neuve et frappante.

Il est donc incontestable que, si l’amour n’a pas occupé la scène lyrique avec autant d’avantage qu’il a jiaru dans la tragédie , c’est uniquement la faute des poètes et non celle du genre.

Quinaut a précisément suivi la route de Racine. Quand il n’a pu rendre l’amour très-théâtral , il l’a rendu intéressant par des développemens et par un style enchanteur. En voici un exemple.

Dans Isis , Pirante , qui veut rassurer lïierax sur le sort de son amour , lui dit :

Se peut-il qu’elle dissimule ? Après tant de sermens , ne la croyez-vous pas ?

HIERAX.

Je ne les crus que trop , hélas ! Ces sermens qui tiompaient mon cœur tondre et crédule. Ce fut dans ces vallons où par mille détours , Inachus prend plaisir à prolonger son cours:

Ce fut sur son charmant rivage Que sa fille volage

Me promit de m’aimer toujours. Le zéphir fut témoin , l’onde fut attentive , Quand la nymphe jura de ne changer jamais; Mais le zépliir léger et l’ondjc fugitive Ont enfin emporté les serHiens qu’elle a faits.

Quelquefois ce poète est aussi profond que Ra-