igO OEUVRES
Rien n'est si froid que le style ampoulé. Un héros, dans une tragédie , dit qu'il a essuyé une tempête , qu'il a vu périr son ami dans cet oi-age ; il touche , il intéresse, s'il parle avec douleur de sa perte , s'il est plus occupé de son ami que de tout le reste; il ne touche point , il devient froid, s'il fait une description de la tempête , s'il parle de source de feux bouillonnans sur les eaux , et de la foudre qui gronde et qui frappe à sillons re- doublés la terre et l'onde.
Ainsi , le style froid vient, tantôt de la stérilité, tantôt de l'intempérance des idées, souvent d'une diction trop commune, quelquefois d'une diction trop recherchée.
TKRRFUR.
ÏKRRr.UR , grand effroi causé pai" la présence ou par le récit de quelque terrible catastrophe.
Il paraît assez difficile de définir la terreur ; elle semble pourtant consist(M' dans la tolalité des incideus qui, en jii-oduisani chacun leur effet et menant insensiblement faclion à sa fin , opè- rent sur nous cette appréhension salutaire , qui met un frein à nos passions d'après le triste exemple d'autrui , et nous empêche par là de tomber dans les malheurs dont la représentation nous arrache des larmes.
l'^ii nous conduisant de la compassion à la crainte , clic trouve un moyen d'intéiesser notre
�� �