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les hommes tels qu'ils sont, J'aiitre leur donne un degré de verve et de génie de plus : ils sont tout près de la folie. Pour sentir le mérite de la pre- mière , il ne faut que des oreilles et du bon sens; mais la comédie chantée paraît être faite pour l'élite des gens d'esprit et de goût.
La musique donne aux ridicules et aux moeurs un caractère d'inégalité, une finesse d'expression , • qui , pour être saisis , exigent un tact prompt et délicat, et des organes très-exercés. Mais la pas- sion a ses repos et ses intervalles , et l'art du théâtre veut qu'on suive en cela la marche de la nature.
On ne peut pas, au spectacle, toujours rire aux éclats , ni toujours foudre en larmes. Oreste n'est pas toujours tourmenté par les Euménides ; Andromaque, au milieu de ses alarmes, aperçoit quelques rayons d'espérance qui la calment; il n'y a qu'un pas de cette sécurité au moment affreux où eil<' v(Mia périr son fils; mais ces deux mo- mens sont dilférens , et le dernier ne devient que plus tragique par la tranquillité du précédent.
Les jKM'sonnages subalternes, quelque intérêt qu'ils prcMUienf à l'action , ne peuvent avoir les accens passionnés de leur héros ; enfin , la situa- tion la plus pathétique ne devient touchante et terrible que par d(!grés ; il faut qu'elle soit prépa- rée ; et son effet dépend , en grande partie, de ce qui l'a précédée et amenée. Voilà donc deux momens bien distincts du drame
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