Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/266

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ACTE 2 SCENE 2


LE PRINCE, ZÉANGIR.


ZÉANGIR.


Où trouver ? … c’est lui-même. ô mon ami ! Mon
frère !
Que, malgré mes frayeurs, ta présence m’est chère !
Laisse-moi, dans tes bras, laisse-moi respirer,
de ce bonheur si pur laisse-moi m’enivrer !


LE PRINCE.


Ah ! Que mon âme ici répond bien à la tienne !
Ami, que ta tendresse égale bien la mienne !
Que ces épanchemens ont pour moi de douceurs !
Pour moi, près de mon frère, il n’est plus de
malheurs…


ZÉANGIR.


Je connais tes dangers, ils redoublent mon zèle.
Tu ne les sais pas tous.


ZÉANGIR.


Quelle crainte nouvelle ? …


LE PRINCE.


écoute.


ZÉANGIR.


Je frémis.
Tu vis de quelle ardeur
les charmes de la gloire avaient rempli mon cœur ;
tu sais si l’amitié le pénètre et l’enflâme :
à ces deux sentimens dont s’occupait mon âme,