Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LE PRINCE.


Que dis-tu ?


ACHMET.


Le péril arrêta son audace.
Cher prince, devant vous si mes pleurs trouvent
grâce,
si mes vœux, si mes soins méritent quelque prix,
si d’un vieillard tremblant vous souffrez les avis,
modérez vos transports ; et, loin d’aigrir un père,
réveillez dans son cœur sa tendresse première ;
il aima votre enfance, il aime vos vertus.
Vous pourriez… pardonnez. Je n’ose en dire plus.
à de plus chers conseils mon cœur vous abandonne,
et vole à d’autres soins que mon zèle m’ordonne.


ACTE 2 SCENE 5


ZÉANGIR, LE PRINCE, AZÉMIRE.


ZÉANGIR.


Quel est donc le péril dont je t’ai vu frémir ?
Cette lettre fatale… ami, daigne éclaircir…


LE PRINCE.


J’accroîtrai tes douleurs.


ZÉANGIR.


Parle.


LE PRINCE.


Avant que mon père
demandât la princesse en mes mains prisonnière,
Thamas secrètement députa près de moi,
et pour briser ses fers et pour tenter ma foi.