Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/276

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ZÉANGIR.


Non, mon âme à ta foi ne fait point cette offense,
sans crainte pour ses jours, je vole à ta défense.
Je vois quels coups bientôt doivent m’être portés :
il en est un surtout… j’en frémis… écoutez.
Je jure ici par vous que, dans cette journée,
si je pouvais surprendre en mon âme indignée,
quelque désir jaloux, quelque perfide espoir,
capable un seul moment d’ébranler mon devoir,
dans ce cœur avili… non, il n’est pas possible…
le ciel me soutiendra dans cet instant terrible,
et satisfait d’un cœur trop long-temps combattu,
de l’affront d’un remords sauvera ma vertu.