Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/286

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ACTE 3 SCENE 5


LES PRÉCÉDENS, ROXELANE.
Roxelane, à Soliman.
Sultan, vous pourrez voir ma promesse accomplie.
au prince.
prince, un destin cruel m’a fait votre ennemie ;
mais cette haine, au moins, en s’attaquant à vous,
dans la nuit du secret ne cache point ses coups :
vous êtes accusé, vous pourrez vous défendre.


LE PRINCE.


à ce trait généreux j’avais droit de m’attendre.
Soliman, prenant la lettre.
" à vos desirs on refusa la paix :
un heureux changement vous permet d’y prétendre.
Victorieux par moi, peut être à mes souhaits
le sultan voudra condescendre.
Les raisons de cette offre et le prix que j’y mets,
je les tairai ; Nadir doit seul vous les
apprendre. "
que vois-je ? Avoûrez-vous cette lettre, ce seing ?


LE PRINCE.


Oui ; ce billet, seigneur, fut tracé de ma main.


SOLIMAN.


Holà ! Gardes.


LE PRINCE.


Je dois vous paraître coupable,
je le sais. Cependant, si le sort qui m’accable
souffrait que votre fils pût se justifier,
si mon cœur à vos yeux se montrait tout entier…